EMDR-IMO : La thérapie par les mouvements oculaires pour dépasser le traumatisme de l’annonce de la maladie

Chaque année, des milliers personnes entendent le diagnostic d’une pathologie lourde (cancer, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson…) de la bouche de leur médecin. Bien souvent des mots qui font mal, des mots qui font peur, et qui constituent toujours un traumatisme.
Dans le cadre d’une maladie, quelle qu’elle soit et plus particulièrement d’un cancer, le diagnostic est vécu comme une sanction, un verdict voire une condamnation.
Les mots avant la maladie, elle-même font peur, dans le cas du cancer, il est impossible de le mettre à distance et nous y avons tous été confrontés de près ou de loin.
Face au bouleversement causé par l’annonce, chaque patient va réagir différemment, en fonction de son âge, de son histoire, du soutien des proches. S’il n’est pas nécessairement source de morbidité il est toujours très violent et peut générer un effondrement total de l’individu.
Et cette annonce est d’autant plus violente qu’elle fait basculer la personne du monde des bien-portants dans le monde des malades, en d’autres mots elle objective, concrétise la maladie engendrant une perte de repères et obligeant le patient à tout reconsidérer. C’est un tsunami qu’il est parfois important d’accompagner et de soulager avec la thérapie par les mouvements oculaires afin de pouvoir envisager une guérison et la perspective d’une nouvelle vie ou d’une reconstruction.
Il n’y a pas d’annonce heureuse malgré toutes les précautions prises par les praticiens et le patient sous le choc n’entend pas tout, ne comprend que quelques bribes du discours du médecin.
Bien souvent, en séance de thérapie par les mouvements oculaires (EMDR- IMO), nous prenons conscience de l’ampleur de ce choc quand la personne va reprocher à son médecin qu’il ne lui a rien dit, rien expliqué et qu’il n’a rien compris.
Mais le patient, à ce moment-là, aurait-il pu, réellement, entendre ce diagnostic ? Ce qui ressort lors des séances d’EMDR et qui a été vécu comme traumatisant ce sont des bribes de souvenir : les mots, le ton, l’empathie (ou pas), le regard, la gêne ou la compassion du médecin.
L’annonce du diagnostic d’une maladie grave affecte les structures profondes de la personnalité et le patient se sent en miettes, comme dispersé, ce qui génère bien souvent une phase de repli sur soi, comme un besoin de se rassembler, de se retrouver. Un peu comme un enfant terrorisé qui se mettrait en boule pour se cacher de ses propres terreurs.

Cette phase de repli entraînant le malade à exclure l’entourage est un signe de stress post-traumatique qui doit amener à consulter.
Accepter de se libérer du trauma de l’annonce, c’est accepter d’en parler, de libérer les émotions et de refuser d’être enfermé vivant dans sa souffrance et son silence.
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