Cet article ne prétend pas être un article scientifique sur le sujet du stress post-traumatique, il relate une expérience empirique et les constatations que j’ai pu faire sur les nombreux accompagnements de militaires suivis pour des troubles divers au retour de mission.
Le syndrome de stress post-traumatique est une réalité pour de nombreux militaires qui reviennent de mission. Ce trouble psychologique peut avoir des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne. Les symptômes peuvent être variés, mais ils ont tous en commun une altération significative de la qualité de vie de la personne concernée.

Les militaires qui reviennent d’une mission peuvent être confrontés à une série de symptômes qui peuvent sembler inexpliqués, tels que des crises d’angoisse, des phobies, une peur du danger, peur de la foule et des troubles du sommeil. Ces symptômes peuvent être extrêmement difficiles à gérer et peuvent entraîner une spirale descendante de détresse émotionnelle. Ils peuvent avoir l’impression de ne plus appartenir à la vie civile, de ne plus être en sécurité et de ne plus être en mesure de se protéger et de protéger leur famille.
Ces symptômes peuvent également entraîner des comportements autodestructeurs tels que des addictions à l’alcool ou à la cigarette qui sont souvent des moyens d’apaiser un peu les symptômes, mais ne soulagent pas l’origine du malaise. On note assez souvent une violence incontrôlée contre les proches et même des idées suicidaires. Les militaires qui souffrent de ces symptômes ont souvent l’impression de ne pas être compris, d’être isolés et rejetés par leur entourage, qui ne comprend pas toujours l’ampleur de leur souffrance, entourage qui bien souvent se sent impuissant pour les aider.
Le syndrome de stress post-traumatique se produit après un événement traumatisant, où le militaire a ressenti un sentiment de mort imminente et d’impuissance. Les symptômes apparaissent généralement un mois après la période de tension extrême et peuvent être déclenchés par des bruits, des odeurs ou des situations qui rappellent l’événement traumatique. Les symptômes peuvent être physiques et émotionnels, tels que des flashbacks, des cauchemars, une hypervigilance permanente, une forte anxiété, de la colère et une sensation de vide.
Pour les militaires, qui sont souvent formés pour être forts et courageux, l’idée de souffrir d’un tel trouble peut entraîner une mauvaise image de soi et une image de faiblesse, ce qui peut entraîner une dépression. Chaque mission ajoute une couche émotionnelle difficile qui renforce les symptômes et la souffrance. L’armée a traditionnellement une culture de silence et de souffrance, et les militaires sont souvent mal préparés à faire face à des blessures invisibles. Cette culture de l’homme fort mure dans le silence et la souffrance, les odeurs, les bruits s’impriment dans le cerveau. Les militaires se préparent à mourir au combat, mais pas à revenir avec des blessures invisibles, ce qui rend leur prise en charge difficile. Ils ont beaucoup de mal à venir demander de l’aide et c’est bien souvent la famille qui le fait pour eux quand la situation est devenue invivable pour tous.
Il est important de souligner que le syndrome de stress post-traumatique peut affecter tous les militaires, quels que soient leur sexe, leur âge, leur grade ou leur lieu d’affectation. Les premières manifestations du syndrome de stress post-traumatique sont souvent une fatigue constante, une irritabilité permanente à la maison, de la violence, des addictions, des idées suicidaires, des troubles du sommeil, la sensation d’être épié, surveillé ou en danger permanent…etc.
Pour sortir de cette situation, il est essentiel de redonner du sens à la vie et de retrouver un sentiment de sécurité. L’EMDR, qui signifie « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » est une thérapie efficace pour libérer les traumas. Cette thérapie permet de soulager les émotions, de libérer la parole et de mettre de l’ordre dans les éléments qui ont constitué le traumatisme. Il est important de souligner que la guérison peut être un processus long et difficile, mais qu’il est possible de se reconstruire et de retrouver une qualité de vie normale.
Il est également important de souligner que le syndrome de stress post-traumatique est une blessure invisible pour le militaire, mais pas pour son entourage. Les proches peuvent souvent percevoir des changements importants dans la personnalité et le comportement du militaire, qui peuvent être difficiles à comprendre. La blessure invisible et trop peu reconnue peut entraîner un manque d’estime de soi, un sentiment d’isolement pouvant mener au suicide.
Il est important de parler de ce sujet trop peu connu et de mettre en avant les thérapies qui peuvent aider à sortir de cette souffrance. Savoir que la famille et que le militaire ne sont pas seuls et impuissants face à cette blessure, c’est un premier pas vers la reconnaissance et la guérison . Il est essentiel à mon sens de reconnaître l’ampleur de la souffrance des personnes concernées et de les soutenir dans leur parcours de guérison. La reconnaissance de cette blessure est un premier pas vers une prise en charge adaptée et une meilleure compréhension de la situation. Il est également important de sensibiliser les proches à cette problématique afin de mieux accompagner les militaires dans leur retour à la vie civile et de prévenir les risques de troubles psychologiques.
Le syndrome de stress post-traumatique est une réalité difficile pour de nombreux militaires qui reviennent de mission, mais il est important de souligner que la guérison est possible. Les thérapies telles que l’EMDR peuvent aider les militaires à se libérer de leurs traumas et à retrouver un sentiment de sécurité et de qualité de vie normale. Il est essentiel que les militaires concernés soient reconnus dans leur souffrance et soutenus dans leur parcours de guérison. Sensibiliser la population à cette problématique est également une mesure importante pour mieux accompagner les militaires dans leur retour à la vie civile et prévenir les risques de troubles psychologiques. Malgré la difficulté du chemin à parcourir, il est important de garder espoir en la possibilité de surmonter cette épreuve et de retrouver une vie épanouissante.